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20 janvier 2025

Sport de haut niveau : comment l’Ain tutoie les sommets

L’Ain est-il une terre de champions ? Avec 1 400 clubs affiliés, plus de 120 000 licenciés, dont 93 athlètes de haut niveau, et un nombre d’équipements supérieur à la moyenne régionale et nationale, le 01 est un département qui compte dans le monde sportif.

 

À l’été 2024, Chloé Jacquet, Audrey Daulé, Florian Grengbo, Florent Manaudou et Grégoire Berthon ont participé aux Jeux olympiques et paralympiques, à Paris. Chaque saison, les clubs de la JL Bourg en Élite et en Eurocoupe, d’Oyonnax Rugby en Pro D2, de l’USBPA et du FBBP 01 en 3e division, brillent sur les terrains devant plusieurs milliers de spectateurs. En 2024, un cap a encore été franchi avec une finale de Coupe d’Europe pour la JL. Sans oublier la nomination de son coach, Frédéric Fauthoux, à la tête de l’équipe de France, mais aussi de celui d’Oyonnax, Joe El Abd, comme entraîneur de la défense de l’équipe d’Angleterre. L’occasion de faire un état des lieux à l’aube de cette nouvelle année.

 

La JL Bourg, modèle de structuration économique

Cherchez l’intrus. Au printemps 2024, la JL Bourg représentait une cité de 41 000 habitants dans le dernier carré de l’Eurocoupe parmi les clubs de Paris, Londres et Istanbul. Mieux, depuis Orthez (10 000 âmes), vainqueur de la Coupe Korac en 1984, jamais une si petite ville française n’avait pris part à une finale continentale. Un aboutissement pour le club de basket bressan, même s’il court toujours après un premier trophée majeur. Il y a dix ans, son déménagement de la vieille salle Amédée-Mercier vers l’ultra-moderne Ekinox (3 500 places) a accéléré son développement sportif et économique. Cette saison, la grande majorité des rencontres de la « Jeu » y ont été jouées à guichets fermés.

Après un passage express en Pro A lors de la saison 2014-2015, le président Julien Desbottes a développé son club, en nommant Frédéric Sarre directeur sportif (retraité depuis octobre 2023) et en développant son secteur administratif avec une quinzaine de salariés à temps complet. Seul club détenteur du label or de la Ligue nationale de basket, la JL Bourg est pour ainsi dire le mieux structuré du basket français.
Quoi de plus logique qu’il se soit stabilisé dans l’Élite depuis la saison 2017-2018 avec des performances sans cesse améliorées : finaliste de la Leaders Cup en 2019 et 2023 et demi-finaliste des play-offs ces deux dernières saisons.

Économiquement, l’ouverture de son complexe de loisirs (le 1055), il y a cinq ans, et le soutien financier de 330 partenaires, réunis au sein du club affaires BB + lui ont permis d’augmenter significativement son budget et sa masse salariale. Entre 2017 et aujourd’hui, ils sont passés respectivement de 4,4 et 1,3 million d’euros à 7,8 et 2,3 millions d’euros.
La première place de Zaccharie Risacher lors de la dernière draft NBA – il a été choisi par Atlanta – et le départ d’Isiaha Mike vers un club d’Euroligue (le Partizan Belgrade) ont donné encore plus de crédit au projet sportif de la JL Bourg.

 

Les champions aindinois

▶ Ceux que l’on pourrait voir aux JO de Los Angeles en 2028 : Chloé Jacquet (rugby), Florian Grengbo (cyclisme sur piste), Ming Gherardi Van Eijken (gymnastique), Camille Place (athlétisme), Grégoire Berthon (paratriathlon).

▶ Ils évoluent en Top 14 :
Pierre Bochaton, Enzo Reybier (Union Bordeaux Bègles), Hamza Kaabèche (Lyon), Loïc Credoz, Sacha Zegueur (Pau), Thomas Laclayat (Racing 92), Yoann Boulanger (entraîneur adjoint à Vannes).

▶ Les cyclistes professionnels : Geoffrey Soupe, Alexy Faure-Prost, Maxime Jarnet, Rémi Lelandais. Sans oublier l’équipe de Bourg Ain Cyclisme promue en Continentale.

▶ Deux présidents de Fédérations majeures : Michel Callot (cyclisme), Dominique Mérieux (gymnastique).

▶ Plus d’une centaine d’athlètes ont brillé au niveau national et international en 2024 : en octobre dernier, le Comité olympique et sportif de l’Ain a récompensé une centaine d’athlètes, champions de France, d’Europe, du monde, ou ayant participé aux JO. Ils sont nombreux à porter haut les couleurs du département, à l’image de Clémentine Geoffray (championne du monde de trail court 2023 et championne d’Europe 2024), du pilote de moto Etienne Masson (champion du monde d’endurance pour la quatrième fois cette année), ou encore des équipes de boules de Saint-Vulbas, multiples championnes d’Europe chez les hommes comme chez les dames. Tout comme le footballeur oyonnaxien Boulaye Dia, qui porte les couleurs de la Lazio de Rome en Serie A italienne. Et bien d’autres…

 

Oyonnax Rugby veut jouer les premiers rôles

Oyonnax fait figure de locomotive dans le département. Dans l’Ain, il a été le premier à découvrir le Top 14 en 2013. Depuis douze ans, le club se fait une place parmi les meilleurs de l’Hexagone avec notamment trois titres de champion de France de Pro D2 (2013, 2017, 2023). Il a aussi atteint une fois la phase finale de Top 14 sous l’ère Christophe Urios (2015).

De retour dans l’élite en 2023, les Oyomen n’ont pas réussi à se maintenir, mais cet incident de parcours n’entache pas leurs ambitions de jouer durablement en Top 14. Malgré la relégation, Oyonnax a conservé une masse salariale de 5 millions d’euros, la plus élevée de son histoire en Pro D2, et le troisième budget du championnat (14 millions).

Au-delà de ses trophées, le club s’est aussi fait une place dans le monde du rugby grâce à deux entraîneurs historiques. Coach de 2007 à 2015, Christophe Urios a été l’artisan de la montée des « Rouge et Noir » en Top 14. Après être parti pour Castres, il est aujourd’hui l’entraîneur de Clermont. Quant à l’actuel co-manager Joe El Abd, il a été nommé entraîneur de la défense d’Angleterre cet automne.

Plus de 5 000 spectateurs de moyenne

Oyonnax, ce sont aussi ses fidèles supporters qui viennent des départements voisins pour assister aux matchs au stade Mathon. Cette saison, malgré des résultats décevants, le stade accueille en moyenne 5 188 spectateurs. Un chiffre de 14 % supérieur à la précédente saison de Pro D2 avec un total de 1 700 abonnés dont 600 nouveaux.

 

« Le sport est une vraie vitrine pour le département »

Hélène Cédileau, conseillère départementale,  vice-présidente déléguée aux sports.

Quelle est la politique sportive du département ?

« Nous l’avons votée au mois de juillet avec des axes précis. Nous accompagnons tous les clubs qui évoluent au niveau national et régional. Dans le cadre du sport scolaire, nous intervenons sur les sections sportives et d’excellence et nous aidons financièrement les établissements qui participent à des championnats de France. Enfin, pour la partie sport inclusif, nous aidons les comités qui veulent s’équiper avec du matériel adapté, destiné aux personnes en situation de handicap. »

 

Sur quels évènements intervenez-vous ?

« Nous accompagnons les évènements sportifs qui ont une portée au-delà du département, une certaine notoriété et un grand nombre de participants. Les cinq principaux sont le Jumping de Bourg-en-Bresse, le Mondial du quad à Pont-de-Vaux, le Tour de l’Ain cycliste, la Forestière et l’Ain Bugey Valromey Tour. Les trails comme l’Ultra 01 ou la Trace des Maquisards et le tournoi mondial de padel font également partie des épreuves qui comptent désormais. »

 

Comment aidez-vous les sportifs de haut niveau ?

« Nous donnons une bourse à ceux qui sont inscrits sur les listes ministérielles et à ceux qui obtiennent des titres à partir de champion de France. Cela représente 57 sportifs en 2024. Pour les JO, certains ont eu une prime de préparation et de participation. »

 

Quel est le budget annuel dédié au sport ?

« Il est de 3 millions d’euros par an. Nous allons devoir le diminuer de 15 % en 2025 mais nous n’appliquerons pas la même baisse à tout le monde. Il faut savoir que 20 % des 20 millions d’euros investis chaque année par le Département concernent des équipements sportifs. »

 

Que représente le Tour de France pour l’Ain ?

« Il est très important pour le département. Il participe à sa notoriété. 193 chaînes retransmettent l’évènement dans le monde. Cela nous donne une visibilité à la fois sportive, économique et touristique. Pour 1 euro investi, cela représente 7 euros de retombées économique pour le territoire. Ce n’est pas neutre. En plus, nous avons la chance que le président Jean Deguerry ait une relation privilégiée avec Christian Prudhomme et qu’il soit l’interlocuteur des départements pour le Tour. Il faut le voir comme une opportunité et un véritable accélérateur économique. »

 

Quelle est la tendance ?

« Nous sommes dans une vraie dynamique sportive qui s’accentue chaque année. Le sport est une vraie vitrine pour le département, à commencer par la JL Bourg. Maintenant, on sait que le club est à Bourg-en-Bresse, dans l’Ain. Le slogan « Ici c’est l’Ain » contribue aussi à cette reconnaissance. Il est né du Tour de France mais tous les clubs se le sont approprié. C’est notre marque de fabrique sportive. »

 

À Verchère, foot et rugby se tirent la « Bourg »

Rares sont les enceintes françaises qui hébergent deux équipes pros. C’est le cas notamment du stade des Alpes à Grenoble avec un club de Pro D2 en rugby et un de Ligue 2 en football. Et donc du stade Verchère à Bourg-en-Bresse, antre des rencontres de l’US Bressane en Nationale en rugby et du FBBP 01 en National en football. Ce stade – à l’origine celui des rugbymen Violets – est un peu le témoin des évolutions des deux clubs. Certes, il n’a pas vu toutes les épopées de Bourg-Péronnas en Coupe de France de football, qui ont d’abord fait la renommée du club bressan (quart de finale en 1998 notamment). Mais sa modernisation est intervenue à chaque fois que l’USBPA est montée en Pro D2 et le FBBP 01 en Ligue 2.

Les Violets naviguent au sommet du troisième échelon français et se sont invités à quatre reprises à l’étage du dessus depuis 2008 et une première accession en Pro D2 (2013, 2018, 2021). Systématiquement relégués lors de l’exercice suivant, les Bressans regretteront sans doute longtemps la saison 2018-2019, où les joueurs du duo Boulanger-Choveau avaient cumulé 60 points – record pour une équipe reléguée – et fait chuter pas mal de cadors au cœur d’un bouillant Verchère. La dernière descente a été plus douloureuse mais chaque saison, Bourg reste parmi les équipes à l’affût d’une qualification en phase finale.

Côté ballon rond, le FBBP 01 s’était offert une jolie aventure au deuxième niveau du football français avec trois saisons en Ligue 2 entre 2015 et 2018. Redescendus jusqu’en N2, les Bleus sont de retour en National cette saison et ont retrouvé leur ADN, un jeu plutôt agréable. Et avec l’équipe la plus jeune du championnat, des promesses pour l’avenir.

En National, les footballeurs du FBBP 01 possèdent l’équipe la plus jeune du championnat.

 

Le Tour de France ne peut plus se passer de l’Ain

« L’Ain est un terrain sportivement probant. On peut y tracer tout type d’étapes, quasiment plates, moyennement dures ou très dures. L’environnement est magnifique », confiait Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, lors de sa venue en 2023. Pas étonnant donc que la Grande Boucle revienne très régulièrement dans le département depuis 10 ans. En 2025, ce sera une nouvelle fois le cas avec un départ d’étape le samedi 26 juillet, veille de l’arrivée sur les Champs-Élysées. Le peloton s’élancera de Nantua pour rejoindre Pontarlier.
Quelques jours plus tard, le Tour de France Femmes avec Zwift empruntera lui aussi les routes aindinoises avec un départ de Bourg-en-Bresse, le vendredi 1er août.

Les meilleurs juniors de la planète au rendez-vous

Outre le peloton professionnel, les meilleurs juniors de la planète se retrouvent chaque été dans le département à l’occasion de l’Ain Bugey Valromey Tour, une course de six étapes. Une épreuve qui a vu éclore de nombreux champions comme l’ancien champion du monde Mathieu van der Poel, Victor Lafay ou encore Nans Peters.

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