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15 octobre 2024

« On arrive au craquage » : le sport amateur en difficulté face à l’engouement post-JO

Quelques semaines après les Jeux de Paris 2024, beaucoup de clubs amateurs sont incapables de faire face à la vague d’inscriptions attendue à la rentrée. Ils regrettent notamment le manque d’équipements, l’un des maux récurrents du sport français.

De nombreux clubs amateurs ont été pris d’assaut par l’engouement suscité par les Jeux de Paris 2024. Ils regrettent le manque de moyens qui les empêchent de répondre à la forte demande.

De nombreux clubs amateurs ont été pris d’assaut par l’engouement suscité par les Jeux de Paris 2024. Ils regrettent le manque de moyens qui les empêchent de répondre à la forte demande. | PHOTO : VALROFF LAURENE/KMSP VIA AFP

L’effet JO n’est pas une surprise : quelques mois avant l’été, l’ex-ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait ainsi évoqué l’obligation de répondre à la déferlante d’adhésions attendues.

« Mais comment on peut dire trois mois avant les JO, il faut anticiper la rentrée ? », s’interroge pour l’AFP Denis Lafoux, directeur général de la fédération des clubs omnisports qui regroupe près de 800.000 licenciés. Et d’ajouter : « les équipements, les stades, les piscines, ne poussent pas en trois mois ! ».

La hauteur de la vague est encore difficile à évaluer, les chiffres devant être consolidés vers la fin octobre. « Mais on sera très loin des 2,5 millions de nouveaux licenciés », sur les 15 millions que compte l’Hexagone comme l’avait espéré l’ancienne ministre des Sports début septembre. « Un chiffre jeté en l’air », selon Denis Lafoux.

« Un véritable raz de marée »

Selon Pierre Rondeau, de la fondation Jean-Jaurès, les inscriptions dans les pays organisateurs des JO enflent « de 15 à 25 % » juste après l’évènement, et quelques tendances commencent à se dessiner. La natation a par exemple pris de plein fouet l’effet Léon Marchand, la star de ces JO avec ses quatre médailles d’or, enregistrant 10 000 adhérents de plus, pour pointer désormais à 412 000 licenciés.

Idem pour le tennis de table, porté par les frères Lebrun, qui a pris « plus de 20 % d’inscriptions », selon la DTN adjointe Magali Andrier, qui anticipe près de 250 000 licenciés fin juin 2025.

Le handball aussi, malgré l’échec des Bleus en quart de finale du tournoi olympique, a connu « un véritable raz de marée », selon le président de la fédération Philippe Bana, avec « 18 % d’inscriptions » supplémentaires.

« Un manque d’équipements sportifs en France »

Mais voilà, si le tennis de table n’a a priori « pas de souci pour répondre à l’engouement », selon Magali Andrier, ce n’est pas le cas des deux autres. « Les sports d’intérieur arrivent au craquage (saturation) », assure Philippe Bana, évoquant près de « 100 000 licenciés » refusés cette année.

 

La Fédération française de natation a elle aussi tiré la sonnette d’alarme, regrettant un « parc de piscines vieux de 40 ans en moyenne », et demandant au Premier ministre « la mise en place d’un plan massif pour les piscines françaises », qui doit être « une priorité gouvernementale ». « Il ne faut pas que les JO soient une porte fermée mais un tremplin », a estimé Philippe Bana.

 

La question des équipements sportifs, le point noir du sport français, ressurgit donc, et semble insolvable à court terme. « On a depuis longtemps un manque d’équipements sportifs en France, et les JO n’ont pas réglé le problème », résume un cadre du mouvement sportif français. Entre le manque de bénévoles, de moyens et d’infrastructures, des centaines de clubs amateurs ne sont pas en capacité de réagir pour répondre à ces nouveaux afflux.

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