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Étude / Point économie, écologie, technique

27 juin 2024

Les 8 stades les plus fous du monde !

Alors que la Cité de l’architecture et du patrimoine leur consacre toute une exposition, se préparant comme la plupart des institutions artistiques aux Jeux de Paris 2024, Beaux Arts revient sur les stades les plus spectaculaires du monde… D’Athènes à Munich, de Braga à Pékin, petit tour du monde sportif, mais aussi architectural et historique !

Ils sont utilisés lors de grandes compétitions sportives… Mais aussi, du fait de leurs dimensions et de l’audience exceptionnelle qu’ils déploient, le temps de spectacles phénoménaux, de rendez-vous politiques, voire d’événements à des fins de propagande.

Partout dans le monde, les stades offrent la possibilité d’architectures hors norme, populaires et innovantes. Depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, ils incarnent aussi bien l’esprit sportif que la ferveur de la foule… La preuve par huit !

Le plus ancien : le stade panathénaïque d’Athènes

Stade panathénaïque d’Athènes

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Stade panathénaïque d’Athènes, 330 avant J.-C. – 1896

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© Georgios Tsichlis / Alamy / Hemis

De tous les bâtiments de cette liste, il est celui qui affiche les lignes les plus pures : un simple virage de marbre, qui s’élance en deux séries de rangées parallèles vers le jardin national d’Athènes. Inauguré en 330 avant J.-C. à l’occasion des journées de fête des Panathénées, le stade panathénaïque était originellement fait de bois. Deux siècles plus tard, le rhéteur Hérode Atticus prend la décision de le refaire en marbre, jusqu’à épuiser des carrières entières… Abandonné avec l’interdiction des cérémonies païennes au IVe siècle, il réapparaît lors de fouilles menées dès 1836, puis renaît pour les premiers Jeux olympiques modernes de 1896. Aujourd’hui, il est l’un des principaux sites touristiques d’Athènes, permettant aux visiteurs de s’imaginer athlètes sur sa piste !

Le plus biomorphique : le stade national de Pékin

L'agence Herzog & de Meuron etAi Weiwei, Le stade national de Beijing

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L’agence Herzog & de Meuron etAi Weiwei, Le stade national de Beijing, 2008

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Photo Arne Müseler

On le surnomme le « nid d’oiseau ». Un nom bien innocent pour désigner cet énorme stade, inauguré en 2008 pour recevoir 91 000 personnes lors des Jeux olympiques de Pékin. À l’origine du projet, l’une des plus importantes agences d’architecture au monde, les Suisses Herzog & de Meuron, et un artiste bien connu, Ai Weiwei (né en 1957), comme conseiller artistique. Paradoxe : si l’homme est l’artiste chinois le plus célèbre au monde, il est aussi extrêmement critique à l’égard du pays qui l’a vu naître, et n’a jamais eu peur de l’attaquer, de lui adresser ses célèbres doigts d’honneur photographiques ou encore de le provoquer sur Twitter. Furieuse, la Chine l’a sévèrement puni pour son insoumission, balayant son apport lors de la conception du stade en l’arrêtant à peine trois ans plus tard et le privant de visa durant quatre ans.

Le plus politique : l’Olympiastadion de Berlin

Vue aérienne et gradins de l’Olympiastadion de Berlin

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Vue aérienne et gradins de l’Olympiastadion de Berlin, 1916

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Photo Matthias Süßen. Photo Martijn Mureau

Dans la grande histoire des Jeux olympiques modernes, ceux de 1936 occupent une place à part. Berlin, qui aurait dû accueillir les jeux de 1916 (annulés par la Première Guerre mondiale), est élue par le Comité international olympique en 1931, soit deux ans avant le début du Troisième Reich – et de sa propagande au sujet de la soi-disant supériorité sportive de la race aryenne… Mais l’Allemagne a été convaincante, affirmant notamment que toutes ses infrastructures étaient prêtes depuis 1916. C’est le cas du stade olympique, qui doit toutefois être reconstruit par un certain Werner March (1894–1976), dont il restera la plus grande œuvre. En partie enterré, le bâtiment s’inspire des lignes pures des stades antiques et peut recevoir jusqu’à 100 000 spectateurs. Toujours utilisé aujourd’hui, il héberge chaque année la finale de la Coupe d’Allemagne de football.

Le plus frais : le stade Al-Janoub à Al Wakrah

Zaha Hadid, Travaux du stade Al-Janoub à Al Wakrah en 2019

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Zaha Hadid, Travaux du stade Al-Janoub à Al Wakrah en 2019, 2022

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Photo Hufton + Crow / Luke Hayes

On reconnaît bien sûr le style caractéristique de l’agence de Zaha Hadid, « starchitecte » irako-britannique disparue en 2016. Commandé par le Qatar pour la Coupe du monde de football de 2022, le stade Al-Janoub peut accueillir jusqu’à 44 000 spectateurs et s’inspire, pour sa structure immaculée tout en lignes courbes, des voiles des boutres, ces petits voiliers typiques de la mer Rouge, notamment utilisés pour la pêche à la perle. L’emplacement étant soumis à de très hautes températures, le stade a été conçu de telle manière à pouvoir se refroidir en très peu de temps, notamment grâce à la forme plane du stade, qui empêche l’infiltration du vent et permet la formation d’une bulle d’air frais, a expliqué l’ingénieur Saud Abdulaziz Abdul Ghani, en charge de la climatisation. Une conception étiquetée « durable », quoiqu’on ait souligné à juste titre à l’époque l’aberration d’une coupe du monde organisée en plein désert, et dont l’impact écologique ne pouvait être qu’alarmant.

Le plus grand : le stade du Premier-Mai à Pyongyang

Le stade du Premier-Mai à Pyongyang

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Le stade du Premier-Mai à Pyongyang, 1989

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© Laura Kallfelz / Alamy / Hemis. Photo Ryuugakusei

C’est le plus grand stade au monde. Il se trouve à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. Inauguré en 1989 pour accueillir 150 000 personnes (en réalité, 114 000 aujourd’hui), il incarne la réponse monumentale de la Corée du Nord à l’organisation des JO de 1988 en Corée du Sud. Si son nom s’inspire tout simplement de sa date d’inauguration, sa forme tout en courbes marquée par seize arches blanches s’inspire de pétales de magnolia, fleur nationale nord-coréenne. Le photographe Oliver Wainwright, qui a consacré tout un livre à la Corée du Nord, raconte l’avoir visité, et s’être interrogé. « Mais où sont les gens ? (…) C’était comme si personne n’utilisait ces pièces. Il y avait une salle prétendument destinée aux journalistes et aux conférences de presse, mais on n’y voyait ni câbles Internet ni prises de courant. Ces salles étaient des décors parfaits. »

Le plus léger : le stade olympique de Munich

Frei Otto, Olympiazentrum et Olympia Stadium à Munich

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Frei Otto, Olympiazentrum et Olympia Stadium à Munich, 1972

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© image Broker / hemis

Ses tribunes sont comme protégées de gigantesques toiles d’araignée. Chef-d’œuvre de l’architecture biomimétique, le toit du stade olympique de Munich est l’œuvre de Frei Otto (1925–2015), lauréat allemand  du prix Pritzker et spécialiste des toiles tendues. Associé à l’architecte Günter Behnisch, Otto offre au projet du stade la touche de modernité et de légèreté qui lui permet de remporter le concours. Les toits sont composés de câbles treillis supportant des carreaux de verre, et s’associent au paysage alentour, entièrement remodelé puisqu’un lac de 80 000 mètres carrés est spécialement créé pour l’occasion !

Le plus technique : le stade municipal de Braga

Eduardo Souto de Moura, Le stade municipal de Braga

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Eduardo Souto de Moura, Le stade municipal de Braga, 2004

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© Fernando Stankuns / Alamy / Hemis

C’est l’une des œuvres les plus célèbres de l’architecte portugais Eduardo Souto de Moura (né en 1952) : construit à l’occasion du Championnat d’Europe de football en 2004, le stade municipal de Braga, au Portugal, a pour site une ancienne carrière, et c’est pourquoi il a été conçu directement dans la roche, accoudé à la colline. Deux tribunes encadrent le terrain, avec, entre elles, une falaise qui observe les joueurs de sa hauteur minérale : vertigineux ! Autre aspect remarquable : le toit des tribunes, deux fines feuilles de béton reliées par des câbles d’acier, à la façon d’un pont suspendu….

Le plus contemporain : le Hangzhou Sports Park Stadium

Vue aérienne sur Hangzhou Sports Park Stadium

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Vue aérienne sur Hangzhou Sports Park Stadium, 2018

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© Imago / Alamy / Hemis

Dessiné par l’agence d’architecture américaine NBBJ et inauguré en 2018, le Hangzhou Sports Park Stadium apparaît aussi gourmand et excessif qu’une pâtisserie en pâte d’amande. L’inspiration est celle d’une fleur de lotus, ses extérieurs étant composés de 55 pétales métalliques. Malgré cette démonstration de force esthétique, les architectes ont revendiqué une démarche écologique, et affirmé que la construction du stade avait nécessité 67 % d’acier de moins que le stade national de Pékin ! Un court de tennis de 10 000 places, d’une conception similaire bien qu’il soit couvert, se situe à deux pas du stade.

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