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14 août 2023

L’ANDIISS a répondu cet été aux questions du think tank « Le sens du service public » sur le sujet des fermetures de piscines.

Un sujet d’actualité sur lequel l’ANDIISS reste optimiste et promeut les bonnes pratiques !

-Nous constatons dans plusieurs collectivités, la fermeture ou la limitation des amplitudes horaires de piscines cet été. S’agit-il d’une nouvelle problématique et quelles sont les difficultés que cela soulève ?

Cette problématique n’est pas nouvelle mais est renforcée, après les fermetures liées au COVID 19, depuis la crise énergétique. La problématique de fond est liée aux coûts d’investissement mais surtout de fonctionnement élevés que toutes les collectivités ne peuvent pas assumer, ce qui explique des carences en terme de maillage territorial et le fait que certaines collectivités font le choix de fermer, d’autant que la pénurie en professionnels diplômés et la question de la disponibilité de la ressource en eau s’ajoutent au contexte de tension énergétique et financière.

Fort heureusement, la majorité des piscines sont ouvertes cet été. Notons également que le choix de fermeture peut aussi être guidé par la proposition d’offre alternative (avec l’ouverture de plans d’eau par exemple ou en optimisant les amplitudes d’une piscine lorsque les collectivités ont plusieurs bassins).

Attention donc à ne pas tirer des constats trop hâtifs ! La période est difficile certes, mais des projets continuent de voir le jour …la piscine reste un lieu de pratique sportive et de loisir plébiscité par les Français.

En tout état de cause, le service public des piscines est fondamental pour prévenir le risque de noyades, pour la pratique d’une activité physique et sportive, pour la santé et pour l’accès aux loisirs, notamment l’été pour ceux qui ne partent pas en vacances. A noter qu’elles représentent aussi des lieux de fraicheurs indispensables lors des périodes de fortes chaleurs qui se multiplient.

-Face aux problématiques de transformations et d’adaptation aux changements climatiques, quels sont les enjeux pour les piscines publiques ?

 Plusieurs solutions techniques visant à réduire l’empreinte carbone et administratives (passage de 2 à 1 vidange annuelle obligatoire) existent déjà pour rendre ce type d’équipements plus viable économiquement et avec un moindre impact environnemental.

Les nouvelles constructions ou les piscines réhabilitées sont, en règle générale, à la pointe sur ces questions et la crise énergétique a aussi permis de travailler sur les comportements des usagers (avec notamment pour beaucoup d’équipements une baisse des températures des douches et des bassins).

Dans les solutions techniques qui sont déjà largement développées, on peut noter l’amélioration de l’isolation, la réutilisation des eaux de renouvellement pour d’autres usages (arrosage de la voirie, des espaces verts), la récupération des calories des eaux grises pour préchauffer l’eau froide, l’utilisation des énergies renouvelables pour couvrir les besoins énergétiques (avec l’implantation de panneaux solaires et/ou photovoltaïques en toiture ou sur les espaces de stationnements couverts), l’utilisation de l’eau géothermale, quand elle est à proximité, pour alimenter et/ou chauffer l’eau des bassins, mixer énergétiquement des piscines et le couplage avec des data centers (l’un a besoin de chauffer l’eau et l’autre de refroidir, c’est le principe des machines thermodynamiques) déjà connu auparavant sur le principe couple patinoire/piscine…

Il faut continuer à investir dans la recherche et le développement pour  réduire les consommations énergétiques et par là même les coûts de fonctionnement. Le décret tertiaire doit être une opportunité pour accélérer et stimuler l’imagination des concepteurs et des chercheurs.

Des exemples concrets existent déjà qui travaillent sur des circuits fermés (exemple Montignac qui vient d’ouvrir un bassin ou encore la première piscine publique filtrée par des plantes  https://www.youtube.com/watch?v=srOUzWcoaeQ). Une piste est à creuser en re-questionnant l’obligation de vidange annuelle obligatoire (la faire uniquement au besoin en allongeant la récurrence).

D’autres solutions peuvent être mises en œuvre à horizon différent :

A court terme, former les techniciens piscine afin qu’ils gèrent au plus juste, informer toutes les catégories d’agents de ces équipements des nouveaux enjeux, en particulier les gestionnaires afin qu’ils puissent mettre en adéquation ressources et services…

A moyen terme, travailler sur la prévention des incidents techniques (anticiper, prévenir, suivre) moins coûteux à traiter en préventif qu’en curatif ;

A long terme, imaginer les piscines de demain pour qu’elles puissent continuer d’assurer leur service à la population.

De plus, les questions qui se posent (ou se poseront) encore davantage à l’avenir seront tournées du côté de la sobriété foncière en lien avec la loi climat et résilience. Dans les solutions, on peut se questionner sur la conception des équipements pour peut-être revenir à des surfaces plus raisonnables plutôt que des « super » complexes et bien sûr optimiser les surfaces de nage existantes (piscines privées et piscines de camping notamment), sans oublier de travailler sur la mobilité, la complémentarité et la subsidiarité pour favoriser l’accès aux piscines (scolaires et autres usagers). Où le sujet de l’étude de BESOINS reprend tout son sens…

 

Une production collective ANDIISS : Stephane Chatenet, Marianne Deloubes, Arnaud Lelievre Philippe Nouaillant, Philippe Thourel

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