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Pratique / développement des APS

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7 mai 2025

Pas assez de maîtres-nageurs ni de piscines… Mais comment apprendre à nager aujourd’hui ?

L’été approche et il est important que les enfants sachent nager. En Normandie, 11 personnes (adultes ou enfants) sont mortes par noyade l’été dernier. En cette période de vacances scolaires, des stages sont proposés dans des piscines. Pour cela, il faut des équipements ouverts avec suffisamment de personnel, c’est le bel exemple du centre aquatique de Gaillon dans l’Eure. Mais c’est loin d’être le cas partout en Normandie.

 

Une eau à 28 degrés, des équipements qui ont l’air neufs… et pourtant, le centre aquatique de Gaillon a 30 ans. Il est géré par l’agglo Seine-Eure et il est très fréquenté.

« On a un petit peu de chance dans l’agglomération, on a deux piscines chauffées par des réseaux de chaleur, on est donc moins impactés que d’autres piscines certainement », lance Frédéric Chabebaud, directeur du centre aquatique Aquaval. « Chaque année, l’agglomération investit pour maintenir ses équipements à hauteur. »

« On vient ici pour apprendre à nager et ne pas se noyer »

Les stages de vacances ont pris le relais des séances scolaires. Dans le grand bain, des enfants de six à sept ans. « On vient ici pour apprendre à nager et ne pas se noyer quand on nage quand il fait beau« , nous explique la petite Tracy.

Des cours qui sauvent des vies

Ces petits nageurs ne mesurent pas leur chance. Petit groupe, enseignement ludique avec les frites… Mais il y a 50 ans, les enfants avaient les mêmes préoccupations. 

Aujourd’hui, les parents tentent de se faire discrets. Ces séances les rassurent. « Je trouve ça très important pour eux de savoir nager et d’apprendre à nager pour ne pas se noyer », se rassure Christelle, mère de deux enfants en stage de natation. 

« À l’école, ce n’est pas un apprentissage pur et dur de la natation, ils apprennent à se débrouiller, ce n’est pas des cours comme ici où ils apprennent vraiment à nager », explique Claire, mère d’un enfant en stage de natation. 

Au centre aquatique de Gaillon, les stages sont pleins à chaque vacances scolaires. 

66% des enfants savent nager à l’entrée en sixième, avec un grand écart entre les classes sociales et les fermetures de certaines piscines sont un frein pour un enseignement qui sauve des vies.

 

Face au manque de maîtres-nageurs, les piscines en difficulté

Si le centre aquatique de Gaillon se porte bien, ce n’est pas le cas partout en Normandie. Entre pénurie de professionnels, fermetures de bassins et inégalités territoriales, l’apprentissage de la natation est de plus en plus compliqué en France. 

Une réalité d’autant plus préoccupante que la noyade reste la première cause de mortalité accidentelle chez les moins de 25 ans. Mais dans les écoles, l’apprentissage de la natation se heurte à plusieurs freins : manque de créneaux disponibles, d’infrastructures adaptées, et surtout, de maîtres-nageurs sauveteurs (MNS), indispensables pour encadrer les séances.

La profession de maître-nageur souffre d’un déficit de reconnaissance et d’attractivité. Faibles rémunérations, horaires contraignants, responsabilités lourdes… Les vocations se raréfient. En 2023, la Fédération nationale des métiers de la natation et du sport (FNMNS) alertait déjà sur un manque de plus de 5 000 MNS en France.

Des piscines vétustes ou inexistantes

Au-delà du manque de personnel, le problème est aussi structurel. En France, de nombreuses piscines ont été construites dans les années 1970 et arrivent aujourd’hui en fin de vie. Les coûts de rénovation ou de reconstruction sont colossaux pour les collectivités, qui doivent aussi faire face à la hausse des coûts énergétiques.

Entre 2015 et 2022, près de 200 piscines ont fermé dans l’hexagone. 

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