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Article écrit par Christophe Tréhet

Depuis le chauffage de sa piscine par des panneaux solaires thermiques installés sur le toit, jusqu’à l’expérimentation d’un réseau de stockage souterrain de chaleur pour alimenter 900 logements, Montmélian éclaire le champ des possibles en matière de production d’énergie renouvelable à l’échelle communale.

À Montmélian, la question de l’énergie est omniprésente et ce, depuis les années 1980.

À tel point que la commune savoyarde a pris une longueur d’avance en matière de production d’énergie solaire. « Lorsqu’il a fallu à l’époque refaire la toiture de la piscine municipale, le maire, Roger Rinchet, a suggéré d’y poser des capteurs solaires thermiques, se souvient la maire de Montmélian, Béatrice Santais. En 1983, on inaugurait ainsi 220 m² de capteurs et dès la première année, la commune a réduit de 75 % la facture énergétique de la piscine autrefois chauffée au gaz. » Le premier choc pétrolier présent encore dans les esprits, il n’en a !

Quelques années plus tard, le plus grand toit solaire d’Europe (400 m²) était inauguré, sur la toiture de la maison de retraite.

Tous azimuts « Ces équipements fonctionnent toujours actuellement, complétés par un apport gaz de sécurité, moyennant quelques petites adaptations et le nettoyage des panneaux en 2008 sur les locaux de la piscine afin d’entretenir le potentiel de production. Mais aucun frais d’importance n’a été nécessaire depuis », souligne Béatrice Santais. La production de chaleur n’a toutefois de sens que sur certains équipements : « Sur une piscine et une maison de retraite, où les besoins en eau chaude sanitaire sont élevés, oui, mais sur une école ou un gymnase, c’est moins pertinent », poursuit la maire de Montmélian.

Pour autant, la commune ne s’arrête pas en si bon chemin et explore également les atouts de la production d’électricité solaire.

Une première centrale a été implantée sur le toit du centre technique en 2004, avec la revente intégrale de l’énergie. « À l’époque, la commune pouvait compter sur des aides financières publiques à l’investissement, en plus d’un tarif de rachat avantageux. » Ont suivi d’autres installations, notamment sur les tennis couverts.

Dans le Plan local d’urbanisme Au-delà de ses équipements, Montmélian, qui s’est doté d’un poste à temps plein en charge de l’énergie, entend sensibiliser l’ensemble des acteurs de la commune à cette question. « Nous avons ainsi rédigé, dans le Plan local d’urbanisme, une orientation d’aménagement et de programmation thématique appelée Objectif d’exemplarité énergétique et environnementale.

Cette orientation précise que toute nouvelle construction à usage principal d’habitat et de bureau doit viser une couverture de 50 % de son énergie primaire, les besoins en eau chaude sanitaire, chauffage et rafraîchissement, par des énergies renouvelables, en privilégiant le solaire. Cela oblige les porteurs de projets et les architectes à réfléchir avec cet angle énergétique », explique Béatrice Santais.

Précurseur, la commune de plus de 4 000 habitants s’invite dans la cour des grands pour faire naître des innovations.

Elle a remporté en 2014 le Grand prix européen de l’urbanisme pour un projet d’aménagement de 900 logements sur 20 hectares avec la question énergétique comme postulat de départ du projet urbanistique. « Nous avons imaginé faire du stockage intersaisonnier de la chaleur produite en été par des panneaux solaires thermiques, pour en bénéficier l’hiver et satisfaire ainsi 80 % des besoins.

L’idée serait de le faire grâce à des sondes stockant la chaleur sous terre… Les bureaux d’études Inddigo et Tecsol finalisent les études du projet, qui devrait être mis en route d’ici 3 ans », dévoile la maire de Montmélian. Montmélian la solaire, comme on la nomme désormais.