Gouvernance du sport
Projets sportifs territoriaux : le Centre-Val de Loire franchit premier la ligne d’arrivée

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La conférence régionale du sport du Centre-Val de Loire est la première à avoir adopté son projet sportif territorial et a, dans la foulée, installé sa conférence régionale des financeurs, le 28 février. La déclinaison territoriale de la nouvelle gouvernance du sport s’apprête à entrer dans le concret : les demandes de financement.
Le Centre-Val-de-Loire poursuit sur sa lancée de bon élève dans la mise en place de la nouvelle gouvernance des politiques sportives : la conférence régionale du sport (CRS) de cette région a en effet présenté, le 28 février à Blois, son projet sportif territorial (PST), premier du genre en France.
Celui-ci a été adopté à 32 voix « pour » et deux « contre » par les membres présents (sur 44 titulaires). « Qu’une majorité valide les travaux réalisés depuis un an, c’est très satisfaisant », se félicite Anne-Lise Titon, conseillère en charge des territoires à l’Agence nationale du sport (ANS), venue « saluer ces bonnes pratiques du Centre-Val de Loire », c’est-à-dire « de bonnes synergies et des habitudes de travail qui ont été formalisées et élargies ». Un élargissement qui a bénéficié au monde économique, dont le représentant se réjouit aussi : « La mise en place de la CRS et l’adoption de ce PST à la quasi-unanimité constituent une réelle avancée, notamment quant à la volonté des collectivités : auparavant, elles avaient plutôt l’habitude de travailler seules », commente Paul Seignolle, président du Medef du Loir-et-Cher et vice-président de la CRS.
Un projet sportif territorial qui spécifie 3 axes
Basé sur un diagnostic et des préconisations établis par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) de Limoges, ce projet sportif territorial définit 3 axes qui sont donc désormais les priorités partagées dans cette région. Ces axes sont eux-mêmes déclinés en 9 objectifs stratégiques. Une version détaillée, qui doit être publiée prochainement sur le site de la CRS (1), décrira les 29 actions qui en découlent. « Le document est assorti d’un tableau intéressant, précise Anne-Lise Titon, car il précise les modalités de suivi et indicateurs d’évaluation de ces actions ».
Premier axe : l’utilité sociale. Il s’agit d’améliorer et de simplifier l’accessibilité des équipements sportifs à tous, de développer la sensibilisation et la formation des acteurs au rôle éducatif et social du sport ou encore de diffuser des outils de prévention innovants, telle une plateforme ressources sur le thème « sport, éthique et citoyenneté ».
Deuxième axe : l’équilibre territorial. Cela signifie instaurer une concertation et une planification des équipements en cohérence avec l’aménagement global du territoire (notamment par l’élaboration d’un schéma directeur). Mais aussi définir une stratégie partagée pour valoriser et renforcer la performance du sport professionnel et de haut niveau, notamment afin d’éviter que les athlètes prometteurs ne quittent la région. Cet objectif implique aussi de mettre en réseau les acteurs, par exemple du handisport ou ceux conduisant des projets en lien avec les JOP de 2024.
Troisième axe : le développement économique. Celui-ci passe par un soutien à la professionnalisation des acteurs des associations, par un accompagnement des « talents » sportifs et athlètes de haut niveau, y compris dans leur insertion professionnelle. Autre modalité : une mobilisation accrue des acteurs économiques du secteur du sport ou encore une coordination des organisateurs d’événements. « Il y a de bonnes initiatives partout, mais elles sont parfois redondantes et les gens ne se parlent pas, explique Paul Seignolle. On peut certainement mutualiser un peu ».
L’enjeu de la conférence des financeurs
La séance plénière du 28 février a aussi été l’occasion d’instituer, au sein de la CRS, la conférence régionale des financeurs, elle aussi première de France à voir le jour. Francis Cammal, maire de Gien et vice-président délégué au sport du conseil départemental du Loiret, a été élu président. Cette fonction est ainsi distincte de celle de président de la CRS, assurée par François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire. Quant aux deux vice-présidences de la conférence des financeurs, elles sont allées à Frédéric Leclerc, adjoint au sport de Mont-Louis-sur-Loire et membre de la CRS au titre de l’AMF et de l’Andes, ainsi qu’à Paul Seignolle. « Dans un premier temps, j’avais présenté ma candidature à la présidence, explique ce dernier, mais je l’ai retirée au dernier moment car l’essentiel des financements proviennent de l’ANS. Mais j’ai précisé que le monde économique est là pour participer pleinement, y compris aux décisions financières ». Quitte à apporter éventuellement, lui aussi, des participations sonnantes et trébuchantes, assure-t-il.
La conférence régionale des financeurs travaillera en deux niveaux : une étude des dossiers par les membres répartis comme il l’était déjà au sein des commissions thématiques ayant travaillé sur le PST, puis validation en formation plénière. Le 3 mars, une réunion doit permettre d’établir les seuils et modalités de sélection des dossiers de financement qui seront présentés. « J’ai proposé que nous hiérarchisions les actions et étudions quelles sont les plus urgentes à mettre en œuvre », précise Paul Seignolle. « Il a également été décidé que trois réunions plénières de la conférence régionale des financeurs se tiendraient en 2022, précise Anne-Lise Titon, afin de coller au calendrier des différents dispositifs de l’ANS par exemple en matière d’emploi, pour le savoir nager et l’aisance aquatique ou encore dans le cadre d’Impact 2024 ».
Les prochaines adoptions de PST
Ile-de-France : 10 mars 2022
Auvergne-Rhône-Alpes : 26 avril 2022
Grand-Est : mai 2022
Bretagne, Normandie, Occitanie, PACA : juin 2022
Nouvelle-Aquitaine : juillet 2022
Hauts-de-France : septembre 2022
Bourgogne-France-Comté : décembre 2022

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