Un succès étourdissant, mais aussi un dilemme pour les organisateurs, contraints de refuser 14 000 candidats pour préserver ce qui fait l’ADN de la course : « Une expérience humaine et durable ».
Étude / Point économie, écologie, technique
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26 novembre 2025
« On s’est fait pas mal engueuler ! » : 14 000 dossards refusés pour le trail écoresponsable de la VVX
En dix ans, la Volvic Volcanic Expérience (VVX) s’est imposée comme l’un des trails les plus prisés de France, au cœur d’un territoire fragile, la chaîne des Puys, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Victime de son succès, l’organisation a reçu 18 000 demandes pour seulement 4 000 inscriptions possibles.
Si vous avez décroché votre dossard pour l’édition anniversaire de la VVX 2026, considérez-vous comme un miraculé ! L’événement, qui fêtera ses dix ans les 14, 15 et 16 mai prochains au cœur de la chaîne des Puys, affiche complet depuis plusieurs semaines déjà. Sur les 18 000 demandes reçues, seuls 4 000 traileurs auront la chance de prendre le départ.
« Ce n’est pas une course de masse »
« Refuser 14 000 traileurs, c’est renoncer à un chiffre d’affaires conséquent. Mais c’est affirmer que le coût environnemental prime sur le gain économique », tranche Jean-Michel Chopin, président de la VVX. « Près de 80 % de l’empreinte carbone d’un événement comme le nôtre provient des transports. Notre responsabilité, c’est de rester cohérents. La VVX n’a jamais été pensée comme une course de masse, mais comme une expérience à part entière, au cœur d’un territoire fragile. »
Créée en 2016, la Volvic Volcanic Expérience s’est rapidement distinguée dans le monde du trail. Ici, le chrono n’est pas la seule boussole, même si la course attire de nombreux cadors de la discipline. « L’événement invite les participants à vivre une aventure immersive, entre sport, culture, nature et convivialité », rappellent les organisateurs.
Les traileurs, venus de toute la France, mais aussi de Belgique et de Suisse, sont accueillis sur trois jours de festivités, avec des parcours exigeants allant de 15 à 224 km, des randonnées, des initiations sportives et même une VVX Kids pour les plus jeunes.
« Ce qui rend la VVX unique, c’est que 98 % des traileurs viennent en famille », confie Jean-Michel Chopin. « Ce n’est pas courir et rentrer à la maison. C’est partager un week-end complet, vivre le territoire, découvrir la pierre de Volvic, la gastronomie, les artisans. C’est une expérience, pas juste un dossard. »
Une pression écologique et logistique trop importante
Ce choix de limiter la participation n’a pas été simple. « On a créé de la frustration, c’est vrai », reconnaît Jean-Michel Chopin. « Beaucoup de gens ont été déçus. On s’est même fait pas mal engueuler ! Mais accepter la quantité aurait été au détriment de la qualité. Nous voulons rester fidèles à nos valeurs. »
Une étude interne menée par l’organisation montre que près de 45 000 personnes (coureurs, familles, accompagnants) auraient été attendues si toutes les demandes avaient été validées. Une pression logistique et écologique trop importante pour le territoire, au cœur de la chaîne des Puys, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Jean-Michel Chopin n’exclut toutefois pas une évolution future du modèle : « On va essayer de trouver des solutions, mais je ne sais pas encore sous quelle forme. »
Soyons plus performants ensemble !
