Près de la moitié des établissements n’offrent pas de bonnes conditions, un sur 7 n’a pas de piscine et 4% sont dépourvus de gymnases, alerte le rapport du syndicat Snes-FSU.

Le sport à l’école en mauvaise forme. Les jeunes sont régulièrement incités à faire du sport, qui plus est dans une société de plus en plus sédentaire, mais dans quelles sont les conditions ? Des professeurs d’EPS, d’éducation physique et sportive, tirent la sonnette d’alarme, lundi 23 juin sur franceinfo, à l’occasion de la journée olympique.

Leur principal syndicat, le Snep-FSU publie le « gymnase score », une enquête menée auprès de 3 700 enseignants, dont le constat, au sujet de l’état des équipements sportifs, est sévère. Près de la moitié des établissements sont en situation d’urgence, affirme le rapport. C’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’y enseigner l’EPS dans des conditions convenables.

Et les raisons sont multiples, détaille Coralie Benech, cosecrétaire générale du Snep-FSU : « Vous êtes dans un établissement scolaire, vous avez une salle de 200 mètres carrés, quand vous mettez 35 élèves dedans, vous avez un terrain de volley-ball. Les élèves sont les uns sur les autres, vous n’avez même pas la moitié de la classe qui est en activité. On fonctionne par rotation. Ou l’idée d’avoir 45 minutes de déplacement, vous êtes en lycée, vous avez 2 heures d’EPS par semaine, vous avez 45 minutes de déplacement, vous ne faites au total qu’une 1 heure et quinze minutes finalement, explique-t-elle. C’est tout ça, ce sont des établissements qui, effectivement, sont en difficulté pour pouvoir assurer l’éducation physique et sportive dans le cadre des programmes. » Cela, sans compter la vétusté de certains gymnases avec des fuites d’eau, un sol pas adapté ou encore des bâtiments mal isolés, où les élèves ont très froid l’hiver et très chaud l’été.

Manque de gymnases, de piscines et d’ambition

L’enquête affirme, par ailleurs, que 4% des établissements n’ont aucun accès à un gymnase. Toutes les activités sportives se déroulent alors soit dans la cour de l’établissement, mais avec des séances annulées en cas de mauvais temps, soit dans une salle polyvalente, mais avec un éventail de possibilités assez réduit. En outre, un établissement sur sept n’a pas accès à une piscine. Près de 500 000 élèves sont concernés. Résultat, beaucoup de jeunes sortent du système scolaire sans maîtriser le « savoir nager », ce qui est pourtant une priorité nationale, affirment les enseignants. Et il y a de grosses inégalités territoriales, comme c’est le cas concernant les autres types d’équipements sportifs. Ce sont dans les quartiers populaires, mais aussi dans les zones rurales, qu’il y a le moins de piscines.

Le Snep-FSU dénonce un décalage entre le discours gouvernemental et la réalité du terrain. Les promesses sont loin d’être tenues, regrette le syndicat de professeurs d’EPS. De plus, quand des dispositifs sont financés, ils ne profitent pas toujours aux scolaires, comme lorsque des « citystades » ou des skateparks sont construits. Et il n’y a pas non plus d’héritage des JO, souligne Coralie Benech. « On voit bien que, dans les établissements scolaires, la priorité n’est absolument pas à l’éducation physique et sportive, se désole la cosecrétaire générale du Snep-FSU. Or, le premier lieu de démocratisation du sport et qui donne goût à la pratique, c’est à l’école. »

Il faudrait construire 1 000 piscines et 1 000 gymnases en France, selon le syndicat des professeurs d’EPS. Il réclame une loi de programmation dédiée à la construction et la rénovation des équipements sportifs, pour accompagner les collectivités locales.