Dans son nouveau numéro de « cap sur »…, l’OFGL (Observatoire des Finances et de la Gestion publique Locales) estime le coût de fonctionnement des piscines gérées en régie d’un échantillon de communes et groupements à fiscalité propre.

Synthèse

La Cour des comptes indique dans son rapport public annuel de 2018 que la gestion d’une piscine ou d’un centre aquatique génère systématiquement un déficit de fonctionnement important1 . Néanmoins, peu d’éléments publics sont à ce jour disponibles sur les dépenses et les coûts engendrés par ces infrastructures. L’OFGL dresse donc un état des lieux, sur la base d’échantillons de communes et groupements à fiscalité propre pertinents, des dépenses de fonctionnement supportées par ces collectivités gérant leurs équipements en régie, et estime un coût par m² de surface de bassin. Plusieurs constats ressortent de cette étude.

• Les dépenses de fonctionnement des collectivités de l’échantillon étudié atteignent des montants importants en 2019 : 195 M€ pour 291 communes et 185 M€ pour 163 groupements.
• Les frais de personnel constituent la majeure partie de ces dépenses : 63% pour les communes, 59% pour les intercommunalités. Ils sont notamment composés de la rémunération du personnel et des cotisations à l’URSSAF et aux caisses de retraites. Ils sont suivis par le poste Energie/Chauffage (15% pour les communes, 18% pour les groupements) et par l’eau/assainissement (respectivement 8% et 6%).
• Le coût de fonctionnement moyen des piscines est estimé à 1 073€/m²/an pour les communes. Celui-ci n’inclut pas le coût d’amortissement des équipements.
• De fortes disparités se cachent derrière cette moyenne : 25% des communes ont un coût inférieur à 526€/m²/an, et 25% ont un coût supérieur à 1 643€/m²/an. Plusieurs facteurs explicatifs ressortent : piscine saisonnière ou non, présence d’aménagements de confort supplémentaires, bassins découverts ou intérieurs, taille de la collectivité. L’ancienneté des piscines et leur entretien, ainsi que la gamme de services proposée et la différence entre surface et volume d’eau des bassins, jouent aussi certainement sur les coûts, sans que cela ne puisse être vérifié avec les données disponibles.
• Les recettes tarifaires ne couvrent qu’une faible partie du coût de fonctionnement des communes (22% ; 235€/m²/an en moyenne). Le coût de fonctionnement net moyen (coût de fonctionnement – recettes tarifaires) est ainsi de 838€/m²/an pour les communes.
• Le coût de fonctionnement moyen des piscines est estimé à 1 263€/m²/an pour les groupements. Ce coût est plus élevé que pour les communes: les intercommunalités gèrent en moyenne des infrastructures plus grandes (de type centres aquatiques), offrant davantage de prestations. Comme pour les communes, et pour les mêmes raisons, des disparités apparaissent, avec 25% des groupements ayant un coût inférieur à 779€/m²/an, et 25% un coût supérieur à 1 984€/m²/an.
• En 2020, la crise covid a des impacts très directs sur la gestion de ces équipements. La fermeture, complète ou partielle en fonction de la période de l’année a des répercutions tant en dépenses qu’en recettes.
• Après avoir augmenté de 2,3% en 2019, les dépenses de fonctionnement des communes pour leurs piscines baissent de 6,4% en 2020 (-10 M€ sur notre échantillon). Les dépenses de fluides et de fournitures énergétiques (eau et assainissement, énergie/électricité, chauffage urbain) et les frais de personnel concentrent la majorité de cette diminution.
• En parallèle, les recettes tarifaires de ces communes ont chuté (-56%, -20 M€). Cette baisse concerne la quasi-totalité de l’échantillon étudié. Les dépenses nettes moyennes des communes augmentent donc au global de 10 M€ en 2020 (+7,7%).

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