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12 octobre 2020

Dans la territoriale, le sport n’est pas un long fleuve tranquille

Publié le 12 Octobre 2020 par Jean Damien Lesay / Localtis 

Une enquête du CNFPT dresse le portrait des agents territoriaux dans les métiers du sport. Face à une demande sociale qui diversifie les interventions, les recrutements peuvent s’avérer problématiques et des risques psychosociaux sont identifiés.


Éducateur sportif en collectivité, un métier idéal pour qui rêve d’une activité variée, souvent exercée en plein air, au contact de publics multiples, le tout avec des horaires souples. À en croire la dernière étude métiers du CNFPT, récemment publiée, la situation des agents territoriaux du secteur sportif est pourtant loin d’être idyllique. L’établissement public évoque même, pour certains d’entre eux, des « risques psychosociaux ».

Avant d’en arriver là, le CNFPT dresse un portrait statistique des quelque 44.000 agents des métiers du sport en collectivités, malheureusement à partir de chiffres déjà très anciens, puisqu’ils remontent à décembre 2012. Sur ce nombre, 22.100 sont des agents d’exploitation des équipements sportifs et ludiques et 17.300 des animateurs ou éducateurs. Les directeurs de service des sports sont 1.300, les responsables d’équipement sportif 1.800 et les responsables des activités sportives et physiques 1.500.
L’enquête met en lumière une « distribution statutaire très contrastée selon les métiers », « une surreprésentation des catégories B » (35,1% dans le sport contre 13,4% en moyenne dans  l’ensemble de la fonction publique territoriale) et « un champ professionnel peu féminisé » (25,2% de femmes dans le sport contre 60,6% en moyenne). Par ailleurs, plus d’un tiers des agents (34,7%) sont en fonction dans des communes de 20.000 à 80.000 habitants, 19,3% exercent dans des communes de plus de 80.000 habitants et 17,4% dans un EPCI à fiscalité propre. On notera encore que les agents des métiers du sport sont affectés pour 93,4% d’entre eux à un service des sports, tandis que les services jeunesse et animation en regroupent 1,8% et les affaires scolaires et périscolaires 1,2%.

Diversification des champs d’intervention

Voilà pour les hommes. Quant à la structuration des services des sports, elle connaît des évolutions « étroitement liées à la raréfaction des moyens et à la diversification de leurs champs d’intervention ». Cette diversification est de trois ordres, nous dit le CNFPT. Tout d’abord l’extension du périmètre d’intervention des services des sports qui répondent désormais à de nouveaux enjeux sociaux : développement du sport-santé, prise en compte du sport comme facteur d’intégration sociale, etc. En conséquence, ces services ont été amenés à repenser l’articulation avec les EPCI et le mode d’intervention et de collaboration avec les pratiquants, à prendre en compte les politiques d’insertion et de cohésion sociale ou encore à promouvoir les projets sportifs dans les projets urbains.

Ensuite, les services des sports ont opéré « un renforcement des fonctions de pilotage, d’évaluation et de coordination ». Il est ici question de contrôle de gestion et de définition de politiques tarifaires, mais également d' »une évaluation quantitative en termes de ‘retour sur investissement’ des équipements et des manifestations sportives, mais aussi qualitative au regard des différents objectifs assignés en termes d’image de la collectivité ou de rayonnement du territoire ». Et dans ce cadre, « est attendue plus de transversalité entre les services de la collectivité ».
La dernière évolution évoquée par l’enquête concerne les fonctions d’interface avec l’usager. Ce qui change ? Une façon de concevoir les projets sportifs ou les équipements qui oblige à prendre en compte la demande sociale à travers, par exemple, les dispositifs de démocratie participative et de concertation.

Public de plus en plus exigeant

Cette interface avec l’usager, ou du moins certaines de ses modalités, voilà précisément ce qui pose le plus de problème. Au chapitre de l’évolution des métiers, le CNFPT note : « Une attention particulière est portée à la prévention des risques psychosociaux pour les agents en situation de face-à-face pédagogique ou d’accueil, confrontés à un public de plus en plus exigeant, voire agressif. »
Mais les difficultés dans l’évolution des métiers territoriaux du sport ne se limitent pas à cela. La première est celle du recrutement des collectivités. D’abord parce que leurs ressources financières diminuent. Ensuite parce qu’il existe une « pénurie de maîtres-nageurs », alors même que les éducateurs territoriaux des activités physiques et sportives sont principalement employés dans les équipements aquatiques. « Dans certains cas, pointe le CNFPT, [les collectivités] doivent annuler des activités voire fermer l’équipement faute de pouvoir garantir la sécurité des usagers ».

Dernier enseignement de l’enquête en termes de recrutement : si les collectivités recrutent peu d’éducatrices ou éducateurs « terrestres », quand elles le font, c’est pour se tourner vers des profils spécialisés en activité physique adaptée (APA). Un choix qui correspond au besoin de polyvalence engendré par la diversification des publics.
Conséquence logique : tant sur les profils de maîtres-nageurs que d’éducateurs APA, « les collectivités se retrouvent fréquemment en concurrence entre elles mais également avec le secteur privé qui peut sembler plus attractif ».


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